mercredi 12 mars 2014

Une sainte d'Emilie de Turckheim (Roman)

C’est l’histoire assez particulière d’une femme, jamais nommée, qui est appelée « l’héroïne » et qui dès la première ligne du roman nous annonce que « très tôt, elle sut qu’elle serait sainte ». Ce sera une sainte décidément atypique, qui d’un côté vole sa mère, mais prend soin d’elle ; visite un homme en prison et souhaitera, après sa libération, l’y faire retourner.

C’est un livre qui me laisse un peu dubitative. J’en ai apprécié le côté atypique et le travail des mots ; il y a une vraie poésie qui s’en dégage, mais j’ai eu un peu de mal à trouver une ligne conductrice, un fil rouge. Les personnages sont pétris de contradictions, mais semblent ne pas s’en rendre compte. Le style est très métaphorique et les côtés surréalistes m’ont gênée. J’avoue apprécier un style plus réaliste.

Sur le travail des mots, j’ai apprécié les réflexions empreintes de poésie comme (page 77) « je ne passerai pas ma vie avec cette vie », ou page 52 « Un jour je sortirai de la prison avec ton effondrement et tu resteras enfermé avec ma joie ». Le style surréaliste que je n’ai pas toujours apprécié, m’a parfois agréablement surprise comme ici, page 179 « le vieux s’est cogné contre son propre cœur battant, qu’une infirmière a pendu à un fil, pour l’aérer ». L’univers de la prison au travers de ses cloisons, clés, cliquetis et horaires fixes, qui est une litanie perpétuelle et qui revient régulièrement au cours du récit, est très bien vu (faut-il préciser que l’auteur a été visiteuse de prison).

Globalement, je trouve que c’est une œuvre bien écrite et atypique, mais qui n’est pas vraiment mon style.

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