C’est le matin de Noël et Holly se réveille trop tard et avec une rengaine en tête : « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux ». Son mari part précipitamment chercher ses parents à l’aéroport car lui non plus ne s’est pas réveillé. Holly sent qu’il va lui en vouloir. Elle se sent responsable, voire coupable, de beaucoup de choses. La période de Noël est une période très particulière pour sa famille car c’est à ce moment-là qu’ils ont rencontré la petite fille, Tatiana, qu’ils adopteront en Sibérie ; maintenant une jeune et jolie adolescente, pas toujours facile à vivre.
Holly se retrouve bloquée toute la journée avec sa fille car une tempête de neige empêche son mari de revenir et les invités d’arriver. C’est l’occasion pour elle de se remémorer l’adoption de Tatiana, son enfance et de se confronter à la réalité plus difficile de son adolescence. Incompréhension, problèmes de communication sont bien là.
Le style est assez particulier car on est toujours sur le fil, les conversations entre la mère et la fille paraissent souvent irréelles – proches du rêve – et Holly n’est souvent pas loin de la panique : par exemple lorsque elle appelle sa fille et qu’elle ne répond pas, enfermée dans sa chambre, on se demande vraiment ce qu’il se passe. Aussi, on bascule souvent dans l’absurde ou la folie, comme lorsque Holly est littéralement aspirée par une tâche sur le carrelage et ne voit pas l’évidence qui est sous ses yeux. C’est un roman qui l’air de rien soulève de nombreuses questions bien de notre temps : la vie aisée des occidentaux face aux enfants orphelins de Russie, l’environnement, le rapport social aux autres, les rêves que l’on n’a pas su réaliser, etc. et aussi un livre qui mérite une seconde relecture face au dénouement inattendu.
dimanche 22 décembre 2013
Fitzgerald - le désenchanté de Liliane Kerjan (Document)
La vie de Scott Fitzgerald – une découverte pour moi. Une vie où se mêlent passion, jouissance du présent, dépenses inconsidérées, mais aussi sensibilité et mal de vivre. Sur le fond, Scott et sa femme Zelda, sont indéniablement des personnages romanesques et captivants qui ont marqué leur génération. Sur la forme, j’ai trouvé que l’essai était dense, avec beaucoup d’informations et du coup, je me suis trouvée un peu noyée sous le flot. Parfois, au lieu d’approfondir un thème, une période, j’ai eu l’impression de lire une succession d’anecdotes – bien que l’essai soit très documenté et fourmille de références et citations (voir la bibliographie à la fin de l’ouvrage).
Aussi, j’ai par moment ressenti une forme de jugement de valeur de la part de l’auteur, j’ai eu la sensation qu’elle faisait des raccourcis un peu rapides (je ne vois pas, par exemple, page 95, pourquoi l’auteur évoque la mère de Scott comme « une mère grotesque » ou, page 268 d’où est tiré le laconique « on connait la suite »). J’ai donc un sentiment mitigé à la fin de la lecture de ce livre : découverte d’une personne exceptionnelle, mais sans ressentir l’émotion qui devrait aller de paire avec cette découverte. Certes, il ne s’agit pas d’un roman, ou d’une biographie romancée, mais j’aurais aimé pouvoir me rapprocher un peu plus des personnages, ressentir un peu plus d’émotions.
Aussi, j’ai par moment ressenti une forme de jugement de valeur de la part de l’auteur, j’ai eu la sensation qu’elle faisait des raccourcis un peu rapides (je ne vois pas, par exemple, page 95, pourquoi l’auteur évoque la mère de Scott comme « une mère grotesque » ou, page 268 d’où est tiré le laconique « on connait la suite »). J’ai donc un sentiment mitigé à la fin de la lecture de ce livre : découverte d’une personne exceptionnelle, mais sans ressentir l’émotion qui devrait aller de paire avec cette découverte. Certes, il ne s’agit pas d’un roman, ou d’une biographie romancée, mais j’aurais aimé pouvoir me rapprocher un peu plus des personnages, ressentir un peu plus d’émotions.
Chercher la femme d'Alice Ferney (Roman)
J’aime l’idée de ce livre : disséquer une histoire d’amour en prenant en compte tout ce qui a précédé et tout ce qu’il y a autour : l’histoire d’amour des parents, la société dans laquelle on vit, la psychologie. Ce que j’ai toujours aimé chez Alice Ferney, c’est son sens du détail, son observation fine des relations humaines, sa façon d’aller au bout des choses. Mais ici, pour moi, elle va trop loin. On sait assez rapidement, je trouve, que les personnages vont dans le mur, qu’il n’y aura rien pour les sauver. Alice Ferney en fait une étude clinique, scientifique – trop. Où sont passés la beauté d’une rencontre, les bonheurs d’un couple ? Il n’y a de place ici pratiquement que pour la névrose.
La quête de vérité et de sens que l’on trouve dans ce roman me semble uniquement centrée sur l’idée qu’un couple ne peut pas durer, que la souffrance, l’incompréhension, l’égoïsme sont les maîtres mots d’une relation de couple, et aussi que tout est écrit d’avance. Pour parler clairement, j’ai trouvé ce livre assez déprimant et me suis demandé si j’allais aller au bout. Où est la note d’espoir, où est la joie dans ce livre ? Pour moi, ces notions sont totalement absentes malheureusement. Les enfants du couple connaitront eux aussi, pour sûr, un sort tout aussi déprimant dans leur vie affective que leurs parents ou grands-parents…
La quête de vérité et de sens que l’on trouve dans ce roman me semble uniquement centrée sur l’idée qu’un couple ne peut pas durer, que la souffrance, l’incompréhension, l’égoïsme sont les maîtres mots d’une relation de couple, et aussi que tout est écrit d’avance. Pour parler clairement, j’ai trouvé ce livre assez déprimant et me suis demandé si j’allais aller au bout. Où est la note d’espoir, où est la joie dans ce livre ? Pour moi, ces notions sont totalement absentes malheureusement. Les enfants du couple connaitront eux aussi, pour sûr, un sort tout aussi déprimant dans leur vie affective que leurs parents ou grands-parents…
Absences de Alice LaPlante (Policier)
Jennifer White, ancienne chirurgienne orthopédiste est atteinte de la maladie d’Alzheimer. On retrouve son amie Amanda assassinée, quatre doigts de la main droite amputés. Les soupçons se portent sur Jennifer, mais comment faire jaillir la vérité alors que sa mémoire est complètement altérée par la maladie ? « Absences » se présente comme un thriller, mais n’en est pas vraiment un. Oui, il y a eu un meurtre et oui, il y a un suspect, mais le cœur du livre n’est pas cela.
« Absences », c’est la vie au jour le jour d’une personne atteinte d’Alzheimer : son quotidien et celui de son entourage. C’est cela qui est le plus fascinant dans ce livre : suivre la vie, les pensées de Jennifer et son évolution au fil des semaines, vues par elle-même. Dès le début, on se rend compte des difficultés qu’elle a à se souvenir : « qui est cette personne ? Qu’est ce que j’ai fait il y a quelques heures ? » Même si elle ne reconnait pas sa fille en tant que son enfant, son visage lui est familier, elle peut identifier que c’est une femme et qu’elle la connait. Plus tard, elle ne pourra plus distinguer un visage d’homme d’un visage de femme, alors reconnaître sa fille… Chaque jour l’entourage doit se re-présenter : « mais vous savez bien, je suis untel ». On imagine tout le côté pesant d’une telle situation. Ce qui est intéressant, c’est aussi de voir comment Jennifer est ramenée continuellement à sa vie passée, quand par exemple, elle prend son fils pour son mari (décédé) et se remémore le temps passé avec lui. Elle croit qu’elle est toujours médecin et qu’elle a effectué telle ou telle opération dans la journée. On suit son évolution au travers de son entourage mais surtout au travers de ce qu’elle vit elle-même, on navigue au cœur de ses pensées et de sa confusion et c’est là la grande force de ce livre. Connaitre l’identité du meurtrier et les raisons de son acte m’ont alors paru un peu secondaires. Est-ce que vraiment ce livre doit se trouver dans la catégorie « policier » ?
« Absences », c’est la vie au jour le jour d’une personne atteinte d’Alzheimer : son quotidien et celui de son entourage. C’est cela qui est le plus fascinant dans ce livre : suivre la vie, les pensées de Jennifer et son évolution au fil des semaines, vues par elle-même. Dès le début, on se rend compte des difficultés qu’elle a à se souvenir : « qui est cette personne ? Qu’est ce que j’ai fait il y a quelques heures ? » Même si elle ne reconnait pas sa fille en tant que son enfant, son visage lui est familier, elle peut identifier que c’est une femme et qu’elle la connait. Plus tard, elle ne pourra plus distinguer un visage d’homme d’un visage de femme, alors reconnaître sa fille… Chaque jour l’entourage doit se re-présenter : « mais vous savez bien, je suis untel ». On imagine tout le côté pesant d’une telle situation. Ce qui est intéressant, c’est aussi de voir comment Jennifer est ramenée continuellement à sa vie passée, quand par exemple, elle prend son fils pour son mari (décédé) et se remémore le temps passé avec lui. Elle croit qu’elle est toujours médecin et qu’elle a effectué telle ou telle opération dans la journée. On suit son évolution au travers de son entourage mais surtout au travers de ce qu’elle vit elle-même, on navigue au cœur de ses pensées et de sa confusion et c’est là la grande force de ce livre. Connaitre l’identité du meurtrier et les raisons de son acte m’ont alors paru un peu secondaires. Est-ce que vraiment ce livre doit se trouver dans la catégorie « policier » ?
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