dimanche 19 janvier 2014

Petites scènes capitales - Roman de Sylvie Germain

Nous suivons le parcours de Lili, enfant élevée par son père – sa mère l’ayant abandonnée dans sa première année – de son plus jeune âge à un âge avancé. Ce roman se déplie en chapitres assez courts qui sont autant de moments clé de la vie de Lili. L’écriture est précise et musicale, on sent que le choix des mots est mûrement réfléchi, travaillé.

Les thèmes abordés peuvent nous parler à tous : des moments de l’enfance ressuscités (de joies et de craintes), l’angoisse de l’abandon, de la mort ; le fait de se chercher, de s’interroger sur le rôle des parents dans nos destins… et puis ce livre nous fait traverser des époques révolues, comme la seconde guerre mondiale ou les années soixante.

A la lecture des premiers chapitres, j’ai eu peur que le roman ne s’enfonce dans la noirceur, tant sont présents les drames et les épisodes douloureux, mais heureusement, cela ne fut pas le cas. Le travail des mots m’a beaucoup plu ; on peut ouvrir le livre à n’importe quel page et tomber sur une envolée poétique, une poésie que je qualifierais de « successions », comme ici d’adjectifs (page 74) « il était à son tour une page très ancienne, effacée, toute neuve, un palimpseste nu, épiphanique » ou page 200 : « la peau grumeleuse des toiles, empâtée d’ocre, de bistre, d’or et de fauve appliqués par son corps-rouleau… ». J’ai aimé que ce livre me donne envie d’ouvrir un dictionnaire en m’offrant de jolis mots nouveaux. Sylvie Germain a définitivement une belle plume.

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